jeudi 2 décembre 2010

Une année écourtée chez les Bretons

Plusieurs d’entre vous ont déjà été mis au parfum. Mon année chez les Bretons aura finalement été une demi année et je serai de retour lundi. J’ai pris la décision il y a trois semaines de quitter Reading. Suite à l’annulation de certains cours et après huit semaines, j’ai réalisé que l’expérience académique ne convenait tout simplement pas. La déception est vive, il va sans dire, mais il faut savoir admettre ses erreurs et repartir sur une meilleure base. Les autres défis et le début de carrière qui m’attendent m’emplissent d’enthousiasme mais j’arrête ici parce que mes mots rappellent dangereusement ceux d’un hockeyeur annonçant sa retraite. Et puis malgré l’échec du projet, j’ai fait de grandes rencontres à Reading. Je me suis fait de très bons amis. 

Quoi qu’il en soit je vous suis très reconnaissant de m’avoir suivi pendant ces quelques parutions. J’ai adoré écrire le blog. Selon toute vraisemblance, et connaissant mes tendances, il ne s’agira pas de ma dernière petite aventure et je répéterai l’expérience du blog. J’ai hâte de vous revoir. 

Trêve maintenant de sentimentalité. Après avoir pris ma décision, il y a environ trois semaines, j’ai décidé d’aller me balader en Europe. D’abord Dublin, ensuite Berlin et une rapide visite à mon amie Amélie et à son copain Maxime du côté de Cambridge. Je propose l’ordre chronologique. 

Dublin

J’ai énormément lu pendant mes deux mois à Reading et j’étais dans un moment de grand intérêt littéraire lorsque j’ai atterri à Dublin. Dublin, justement, a connu quatre prix Nobel de littérature et plusieurs autres grands auteurs. Les rues, ruelles, pubs, poubelles, tout semble être en lien direct avec les James Joyce, Oscar Wilde, Samuel Beckett et compagnie. Joyce en particulier, qui décrit Dublin jusqu’à l’obsession dans son Ulysse, est adoré des Irlandais et omniprésent à Dublin. On dit de l’Ulysse qu’il est le plus grand et meilleur livre que personne n’a lu. Je ne l’ai pas lu. 

J’ai voyagé seul à Dublin où j’ai passé trois jours. J’ai rencontré quatre Italiennes dont la compagnie m’a permis de découvrir les célèbres pubs dublinois. Les Italiens en général adorent partager leurs soirées, soucis et impressions d’auberge de jeunesse avec moi. Je suis la cible parfaite. Mon canadianisme présente le juste niveau d’exotisme mais ma capacité à parler italien leur permet de laisser leur anglais désastreux au placard.
J’ai inévitablement visité l’usine Guiness dont je vous dirai ce que tous m’avaient déjà dit. Les onze euros ne vaudraient pas le coup si on ne vous offrait pas une pinte de Guiness à la fin du parcours. Et la Guiness est bel et bien meilleure à Dublin que n’importe où ailleurs. 

Les voyages présentent souvent d’heureux hasards. Je me suis perdu dans Dublin et c’est complètement par chance que je suis tombé sur le stade et sur un match de rugby opposant l’équipe nationale irlandaise aux légendaires All-Blacks de Nouvelle-Zélande. Je me suis déniché un revendeur (beaucoup plus discrets en Europe qu’autour du Centre Bell et tronche de criminel en bonus) et, pour 40 euros, j’ai assisté au duel que les Irlandais ont perdu en livrant néanmoins une belle lutte. Le rugby est un sport dont je ne saisis pas les subtilités et qui m’a toujours ennuyé à la télévision. L’expérience est très différente sur place. Une combinaison de grâce et de violence que même ma NFL adorée pourrait envier. 

Évidemment, je suis arrivé à temps au stade pour assister à la danse guerrière des All Blacks, qu’on appelle le haka et qui est de tradition aborigène. Mon appareil photo a manqué d’énergie à ce moment précis. Allez jeter un coup d’œil sur youtube. Le haka à lui seul valait le prix d’entrée. Ne serait-ce que pour voir les yeux apeurés des joueurs irlandais qui y assistaient impuissants. 

Berlin

J’y ai passé une semaine complète dans une auberge de jeunesse idéale qui m’a permis de faire plusieurs rencontres. Berlin n’est pas forcément belle mais elle est d’un intérêt et d’une diversité qui auraient justifié quelques jours de plus. On y retrouve ces temps-ci une première exposition organisée en Allemagne sur le culte d’Adolf Hitler et j’ai aussi visité la Topographie des Terreurs qui est sans doute le seul musée à analyser les atrocités nazies dans la perspective des criminels plutôt que dans celle des victimes. Berlin a par ailleurs une vie nocturne « underground » de haut niveau dont j’ai plus ou moins profité en raison d’une otite persistante. J’ai par ailleurs mangé une quantité industrielle de hot-dogs à saucisse allemande et j’ai assisté à un match de football du Hertha Berlin au fameux Olympia Stadion. L’ambiance était survoltée mais le grand Jesse Owens, médaillé d’or afro-américain des jeux de Berlin devant Hitler, n’aurait pas été fier de la qualité du spectacle offert par les joueurs. 

La vérité? Je me sens fondamentalement à l’aise en Europe continentale, qu’elle soit allemande, italienne ou française. En Angleterre? Un peu moins.

Cambridge

Ma collègue de Fasken Amélie et son copain Max étudient à Cambridge et ils ont eu la gentillesse de m’accueillir pour deux jours et une nuit. Cambridge est toute petite mais absolument superbe de ses collèges et facultés. Nous avons essentiellement mangé, bu et ri pendant plusieurs heures dans une ambiance bucolique, féerique et, ma foi, enchanteresse rappelant bien évidemment la série Harry Potter. Je suis donc déçu de mon expérience à Reading, j’ai appris que, pour l’instant, le projet de maîtrise ne me convenait pas et j’ai hâte de m’attaquer à la pratique chez Fasken. Je pourrais ajouter que ma visite de Cambridge et mes discussions avec Amélie et Max ne m’ont pas donné quelques idées mais il s’agirait d’un mensonge. 

Avant de revenir

Chelsea-Everton au Stamford Bridge de Londres samedi après-midi. 

De retour lundi!

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