dimanche 7 novembre 2010

Petites bêtes

J’ai passé mon samedi à errer dans Londres, me mêlant ainsi aux milliers de touristes qui la parcourent à chaque jour. Bien entendu, Big Ben, le Parlement, Piccadilly et le Buckingham Palace figurent parmi les attractions principales. Sauf que rien n’attire autant l’attention de la junte touristique que l’écureuil. L’écureuil londonien est une vedette. On le photographie, on le nourrit en le laissant grimper sur ses jeans et on le célèbre à l’unisson dans tous les parcs de la cité. L’euphorie collective atteint d’ailleurs son comble lorsque deux de ces petits rongeurs, ayant le sens du spectacle, décident de se poursuivre le long d’un tronc d’arbre. On a l’impression d’être en plein safari urbain.  

Tout cela donne matière à réflexion. Londres a déjà été le centre politique, économique et philosophique de l’univers et demeure une métropole de spectaculaire envergure. Qui sommes-nous donc, vulgaires Montréalais, pour tenir l’écureuil pour acquis alors même qu’il est plus « in » que jamais dans la capitale du Royaume-Uni? Pensez-y.

Puisqu’il est question de petites bestioles, il est de mon devoir de traiter une deuxième fois de mon collègue Summan, éminent jeune criminaliste indien aux allures napoléoniennes. Dans notre cours de mardi dernier, Summan est intervenu pour livrer son opinion sur un texte. Il a parlé sans arrêt, à vitesse grand V, pendant exactement six minutes et 42 secondes. Lorsqu’il eut terminé sa tirade, une jeune femme lui fit noter qu’il ne parlait pas assez fort. Elle lui demanda de bien vouloir répéter son idée mais en la résumant. Summan, idole d’un peuple, accepta de répéter mais refusa de résumer. De nouvelles idées surgirent tandis qu’il parlait. Son intervention dura plus de huit minutes. Notre professeur, un Italien dont le domaine de recherche et d’expertise réside dans le droit du sexe (sans blague), avait le sourire aux lèvres. 

Et puisqu’il est question d’Italien, mon ami italien et moi-même sommes allés assister au duel Tottenham-Inter dans un pub à proximité du campus. Pour ceux  et celles qui ne sont pas familiers avec le foot européen, Tottenham vient de Londres et l’Inter de Milan. Nous prenions bien sûr pour l’Inter et une petite partie de moi-même espérait sans doute que se réveille une forme d’hooliganisme chez les autres spectateurs attablés autour de leur pinte d’ale. J’aurais pu mettre à profit mon entraînement de course à pied et prendre mes jambes à mon cou. Malheureusement, tous sont demeurés très civilisés d’autant plus que c’est leur équipe qui gagnait. Je pense donc devoir hausser mon jeu d’un cran et aller chercher la pagaille directement dans les stades. Après trop de tergiversations au cours du dernier mois, je plonge et j’achète un billet dès cette semaine, probablement pour Arsenal au mois de décembre. 

En attendant, les études s’intensifient avec la rédaction obligatoire de deux essais. Je ne crois pas avoir écrit d’essais à proprement dit depuis le cégep si on exclut quelques activités académiques similaires pendant mon passage à la faculté de droit. J’ai déjà hâte de m’attaquer à ce papier de sept pages par lequel nous sommes appelés à combiner droit international et philosophie du droit. Sans vouloir faire référence à Éric c. Lola, 90% de mes connaissances pratiquant ou étudiant le droit s'en étant chargées sur Facebook, nous sommes assez loin du litige familial. 

3 commentaires:

  1. excellent billet, fidèle à votre habitude.

    permettez-moi d'exiger une photographie de vous et de ce fidèle Summan, en guise de support (audio)visuel

    à fort bientôt

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  2. Je voulais bien sûr dire éminent criminaliste et non imminent. J'ai fait la correction.

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  3. Tottenham vs Arsenal? Enjoy mon chum
    Je préfère encore le foot de ce coté ci du pond comme on dit chez vous
    Salut
    Jean

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